Annie Mignard  écrivain

commentaire sur “Littérature: courants de mots


par Eric Flamand, dans “Abrégé de culture borgésienne”, N. Blandin éd.



J’ai écritLittérature: courants de mots”, dans Paris Création, une renaissance, dir. William Mahder, Autrement/”Villes et créateurs”.

                                 

Autrement m’avait demandé de présenter en quelques pages la littérature contemporaine.

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Eric Flamand

ABRÉGÉ DE CULTURE BORGÉSIENNE

Noël Blandin éd., 1985, p. 118



Eric Flamand, dans son travail consacré à l’écrivain argentin Jorge-Luis Borgès, dont les nouvelles baroquement érudites ont été découvertes par les lecteurs français à l’époque du règne intégriste du Nouveau Roman (plus d’intrigue, plus de sujet, plus d’adverbes, plus d’adjectifs, plus de personnages, plus de narration, le roman, pouah), rappelle la mauvaise conscience, la “honte d’écrire” des écrivains français qui a duré à peu près jusqu’aux années 1980. Eric Flamand poursuit:


Extrait:


    “La place de Borgès est aujourd’hui grande parce qu’on le lit pour retrouver une innocence et un paradis perdu: celui de la fiction triomphante. Au milieu de ces années 1980, Annie Mignard, à qui on avait demandé de faire le bilan de la littérature aujourd’hui (Paris Création, “Littérature: courants de mots”) écrit cette phrase étrange et désenchantée (p. 255):

   

    “Un moment, une fraternité secrète de jeunes gens a interrogé la racine de son temps, cherché un mythe, une légende. Pour cette génération militante d’extrême-gauche d’autour 1968, Borgès a été sans que ce fût dit, notre auteur romantique: connaître toutes les bibliothèques et mourir salement la nuit, au sortir d’un bal, d’un couteau égaré. Le sort même de notre monde.”