Annie Mignard  écrivain

dossier de presse de “Anne-Marie ou quelque chose d’autre”,

dramatique de télévision de Maurice Failevic et Annie Mignard

TÉLÉRAMA - Janick Arbois



ANNE-MARIE EST-ELLE COUPABLE DE VOULOIR VIVRE QUELQUE CHOSE D’AUTRE?




Parce qu’elle est militante syndicale, Anne-Marie doit affronter l’hostilité de son mari et voit son foyer se détruire. C’est pourtant une histoire vraie, un fait divers authentique.


       

    “Une femme qui reste à la maison, c’est tout de même mieux”. Parce qu’il s’accroche désespérément à ce principe, René, le mari d’Anne-Marie, dans la dramatique “Anne-Marie ou quelque chose d’autre”, détruit cette femme qu’il prétend aimer, ce foyer qu’il croit défendre.

    Une femme mariée, une mère de famille, qui travaille hors de son foyer, c’est encore pour beaucoup d’hommes - et même de femmes - une sorte de scandale. Un mal nécessaire peut-être, mais un mal tout de même.

    Mais que cette femme, non contente de passer huit heures par jour à l’usine ou au bureau, s’engage dans une action syndicale et le scandale devient intolérable. Et la femme coupable. Même si elle se coupe en quatre pour que ni mari ni enfants n’aient à pâtir de ses activités.


   En dehors du temps de travail


    L’histoire d’”Anne-Marie ou quelque chose d’autre”, écrite par Maurice Failevic et Annie Mignard,  à partir d’un faits divers authentique, n’est pas seulement l’histoire d’une militante, c’est aussi celle d’une femme qui essaie d’exister en dehors de sa fonction de mère et d’épouse. L’action syndicale est pour Anne-Marie le prolongement naturel de son activité professionnelle.

    Mais c’est aussi le symbole de ce “quelque chose d’autre” à quoi elle aspire. Quelque chose d’autre que son

mari, ses enfants, ses casseroles, son aspirateur et sa machine à laver...

    Le syndicalisme, en dépit des grèves d’ouvrières et de l’action des militantes, c’est encore une affaire d’hommes.(...) “En dehors du temps de travail”, la femme mariée et mère de famille appartient entièrement à son mari et à ses enfants. C’est du moins ce que pense avec obstination le mari d’Anne-Marie, l’héroïne de cette histoire. Il est loin d’être le seul.

    Si l’on en croit certains témoignages, certains militants syndicalistes ont du mal à penser différemment.(...)   

    Cumuler la “double journée” de la femme qui travaille et une activité syndicale ne va certes pas sans difficultés pratiques. Sauf si le mari, conscient du rôle que peut jouer sa femme dans cette action, accepte de partager ces tâches ménagères et éducatives que l’on dit “féminines”...


    Mais René, le mari d’Anne-Marie, ouvrier lui-même, n’est pas un militant. Le syndicat, ce n’est pas “dans ses idées”... Borné, jaloux, méfiant et de surcroît violent, les auteurs n’ont pas été indulgents pour lui! Ils s’en expliquent:

    “La réaction des femmes au long de l’enquête qui a permis d’écrire ce scénario, a montré qu’elles avaient, elles, beaucoup d’indulgence pour le mari violent et meurtrier! Elles étaient prêtes à lui donner raison, à exiger plus de souplesse de l’épouse!

    C’est vrai, nous avons pris le parti des femmes, en racontant cette histoire du point de vue de la femme. Les scènes qui évoquent la vie d’Anne-Marie sont les souvenirs qui lui reviennent pendant la tentative de conciliation, chez le juge. Ce sont les griefs d’une femme qui veut divorcer.”(...)