Annie Mignard  écrivain

dossier de presse de “Écrire aujourd’hui”



LE MONDE - Josyane Savigneau


ÉCRIRE AUJOURD’HUI



“La fin du siècle est une belle période pour la littérature”, dit Annie Mignard qui a dirigé le numéro de la revue Autrement, Écrire aujourd’hui (n° 69, avril 1985). “Lorsqu’on écrit, il y a deux nécessités: faire et vendre. Autrefois, faire était le plus important. Maintenant, ce qui prime c’est vendre et se faire connaître. Faire vient ensuite. “Écrire aujourd’hui” veut redonner son importance au faire. Parce que c’est ça le principal. Ce qu’on fait, à la source.”


  On peut regretter que le discours d’Annie Mignard sur la littérature et sur Écrire aujourd’hui soit plus de l’ordre de la proclamation que de l’analyse, et l’on reste un peu



sur sa faim à la lecture de ce qu’elle a suscité, rassemblé, des interviews qu’elle a réalisées.


  La revue s’ouvre sur une lettre de J.-M.G. Le Clézio, dont la participation aux événements littéraires est assez rare pour être remarquée, et propose quelques textes vraiment intéressants, notamment ceux d’Annie Ernaux, de Paule Constant et d’Olivier Rolin, au milieu d’une foule d’”autoportraits d’écrivains sur fond de siècle”, dont certains sont franchement consternants.


  Cela dit, Écrire aujourd’hui est un bon reflet de la vie littéraire actuelle (y compris dans ce qu’elle a de médiocre), de la création au commerce, de l’édition à la critique, un “carrefour” pour une réflexion à venir.