Annie Mignard  écrivain

dossier de presse de “La Vie sauve”



LE FIGARO - Gérard Guillot


MIGNARD PEINTRE POINTILLISTE



Il y a une quinzaine d’années, avait été inventée pour les cinéastes la formule “caméra-stylo”. Avec Annie Mignard il faudra parler de “stylo-caméra”. Son premier roman, La Vie sauve” (Grasset), est en effet une succession de flashes, d’instantanés, de gros plans filmés à toute vitesse. Comme si l’auteur, dès qu’elle a appréhendé une parcelle de vie, se sauvait en courant pour ne pas l’emprisonner. Si elle était peintre, on évoquerait à son propos une suite de tableaux pointillistes.


D’histoire, il n’y en a point. De morale, ou de fin, ou encore d’explications, pas davantage. En revanche, les personnages foisonnent: de Simon le peintre à Daniel, le poète alcoolique, d’Aline l’inquiète, à Odette la désinvolte. Des plus jeunes aux moins jeunes, des couples passagers à ces deux retraités unis, depuis si longtemps...


Une galerie certes, mais de



chaque portrait, Annie Mignard n’a retenu que la part secrète, le côté quotidiennement vôtre et nôtre, l’image éblouie puis vite fanée des amours et des amitiés, des petits bonheurs et des grands désespoirs. Ces êtres un peu en marge, bohèmes sans le vouloir, et intégrés au monde d’aujourd’hui sans le savoir, d’où viennent-ils, où vont-ils, que deviendront-ils?


    Annie Mignard se refuse de répondre. Elle s’est beaucoup promenée dans Paris... Ce Paris où les coeurs et les corps sont toujours à l’affût: du quai Malaquais au boulevard du Montparnasse, du faubourg Poissonnière aux Tuileries, de la Hune au Select... Au cours de sa déambulation vivante et active, Annie Mignard a beaucoup vu, regardé, appris, retenu. Il ne lui restait plus qu’à nous restituer avec bonheur, rêves, échos de pas, argots en usage, idiomes dépassés, clé des songes et flâneries amoureuses. Ainsi ont dû naître ces personnages dans la joie de l’écriture et dans la folie de créer. Un livre sur l’aujourd’hui pour l’insaisissable littérature de demain.