Annie Mignard  écrivain

dossier de presse de “Le Père”



L’ÉCHO DE LA PRESQU’ÎLE - Véronik Blot


LE PÈRE



Dans ce roman d’Annie Mignard, “Le Père” (Seghers), le narrateur de l’histoire se prénomme Serge, prénom difficile à porter car il lui a été donné en souvenir d’un oncle mort à la guerre... C’est à l’âge de quatre ans qu’il apprend la chose. Depuis, sa vie est perturbée. Il est hanté par ce double, cet autre Serge qu’il sent constamment à ses côtés, à tel point qu’il finira par l’appeler “père”.


“Je n’ai pas besoin de tourner la tête pour savoir que c’est toi. Tu es mon oncle Serge. Tu es mort quatre ans avant que je naisse, on m’a donné ton nom, j’ai pris ta place sur la terre. Et pour moi tu as toujours été et tu seras toujours mon père. Père, je suis heureux que tu sois là!”


“Nous sommes liés par le coeur...”


 



    Cette angoisse de double personnalité va bouleverser l’homme de théâtre que Serge est devenu. Il est partagé entre les coulisses, la scène, les comédiens et la vie intérieure avec son “père”.


“Peut-être un fils doit-il toujours payer à son père le crime de le remplacer. Peut-être doit-il se mettre en quête de son père mort et lui payer la dette de vivre sur la terre à sa place. Et même peut-être est-ce tout son chemin, s’il veut trouver sa force, de partir à sa recherche et de nouer son lien avec lui.”


C’est une longue prise de conscience, mêlée d’angoisses, qui va entraîner un vrai lien d’amour filial, car la mort n’efface pas tout.


Ce roman est vraiment une belle réussite, sur un sujet aussi délicat. Il écrit, avec force et puissance, une vérité, une blessure qui avec le temps se cicatrise, mais reste présente.