Annie Mignard  écrivain

Le Pré Callot

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LE PRÉ CALLOT, nouvelles.Villegly (Aude) Encre bleue 1997. Ed gros caractères. 144 p; 20,7x13,5 cm. Couv. ill. 21 €. ISBN 2-84379-004-2


Comprend: Le Pré Callot, Le Boucher Tusco, Jour de juin, Lettres à l’artiste, soit les quatre premières des 7 Histoires damour



Personnel

   La première nouvelle, Le Pré Callot, est l’histoire d’un “secret de village” qu’on m’a raconté en quelques mots, d’un adultère entre un paysan et une paysanne du même village, qui durait depuis longtemps et qui semblait heureux. L’amour de la terre, des champs et des bois qui entouraient le village, en était le décor; les saisons qui rythmaient les travaux de ces paysans en étaient le temps.

    Le seul élément que j’ai vu de cette histoire, ce sont les yeux bleus du paysan, un beau regard, qui a fait sûrement que j’ai pensé qu’ils vivaient une histoire d’amour; et j’ai eu envie de raconter cette chose précieuse: la passion qui dure.

    J’ai construit toute la nouvelle en vue de la dernière phrase: “Ils ont recommencé. Et là, le village n’a rien dit.”


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Traductions

.de la nouvelle Le Pré Callot en ukrainien , en vietnamien  et en italien (magazine Grazia-Italie)


.de la nouvelle Lettres à l’artiste en italien, dans Grazia-Italie



Français langue étrangère

pour la nouvelle Le Boucher Tusco édité en FLE aux Etats-Unis, en France, en Norvège.

Et sur internet par l’Université Davis, Californie, Etats-Unis



Adaptations à la scène

de la nouvelle Le Pré Callot adapté pour le théâtre et la danse



Prépublication

de la nouvelle Le Boucher Tusco dans Le Monde



Annie Mignard. “Le Pré Callot

nouvelle tirée de 7 Histoires d’amour

             - début -



   “Autour d’eux, il y avait le grand ciel instable de mars, parcouru de nuages et de lueurs sombres, le jour jaune au couchant, le vent biaisé qui tourne en bordure d’un champ d’Ambelouis. L’orage a gonflé la terre. Elle est noire, grasse et retournée jusqu’à l’horizon. Toute la plaine est gonflée de pluie.


    Eux s’appuient à la voiture, homme et femme, jetés l’un contre l’autre, les vêtements défaits, ils sont peau à peau, stupéfaits, se fouillent, s’étreignent, s’entrepénètrent, dans un trouble de tous leurs membres, ils ont si chaud, le souffle leur manque, leur sang bat dans tout leur corps, et ils se saisissent doucement la tête à deux mains. Ils sont comme un enfant dans une ronde, qui tourne si vite et si fort, ivre de vie et du bonheur de tourner, qu’il lâche les mains et perd la tête et croit voir le ciel pivoter et tout dégringoler sur lui, il crie de peur et de joie et se sent mourir et chavire vers le sol, et il court éperdu en tendant les bras vers les autres. Ainsi ils se tiennent embrassés tous deux et s’appuient contre la voiture pour ne pas tomber. Autour d’eux il y a l’ombre, le jour assombri. Ils savent qu’on les voit moins parce que le soir tombe. Il y a les sautes froides du vent, le coin jaune de ciel. Ils s’appuient contre la voiture mouillée, sous leurs pieds la terre est gonflée de pluie, et eux se serrent, chauds, humides, odorants, peau nue dans leurs vêtements rêches.


    Ce fut la première fois, il y a quinze ans. Ce fut la seule fois où ils ne s’étendirent pas sur la terre, puisqu’elle était mouillée. Toutes les fois depuis, ils se sont couchés sur la terre douce, poudreuse, tiède, couverte d’herbe, de chaume, de mousse, de feuilles, dans les bois et dans les champs qu’il y a loin autour du village.”



 


Sur mon travail dans les nouvelles


> Jour de juin

  . voirL’Art, la vie


> Le Boucher Tusco

  . le texte de la nouvelle

  . Alistair Rolls “Une lecture visuelle du Boucher Tusco

  . Peinture et musique

  . Forme rendue nécessaire

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dossier de presse de7 Histoires d’amour”